Chapitre 2 : Chaque enfant est unique

Âge et développement

J'ai vécu ça
Galith parle des différentes réactions de ses trois enfants.(5:39)Transcription

J’ai été surpris que mon enfant de 4 ans veuille en savoir plus sur la SLA que mon enfant de 8 ans. 

À chaque étape de leur développement, les enfants sont toujours plus matures dans leur manière d’exprimer leurs émotions, de parler, de communiquer avec les autres et de voir le monde. Par conséquent, l’âge d’un enfant, sa personnalité et son développement influenceront sa manière de comprendre les choses, d’y réagir et de vivre son deuil. Les paragraphes qui suivent vous aideront peut-être à mieux comprendre et accompagner votre enfant.

 

Un mot sur l’âge et le développement de l’enfant

Il est bon de rappeler que la façon dont un enfant vivra ou devrait vivre son deuil ne se ramène pas à un ensemble de règles prédéfinies. Votre enfant peut avoir une réaction différente de celles qui sont énumérées ici. 

De 0 à 2 ans

Conception de la mortLes bébés et les tout-petits ne comprennent sans doute pas qu’une personne se meurt ou est morte, mais ils perçoivent les changements qui touchent leur milieu ou leurs habitudes. Ils sont sensibles au stress des personnes qui prennent soin d’eux. Ils remarquent en particulier l’absence d’un de leurs parents.
Réactions typiquesL’enfant est irritable; il a besoin de se faire prendre; son sommeil et son alimentation sont perturbés.
Façons d’aiderÀ cet âge, les enfants se sentent bien et en sécurité si leurs habitudes sont maintenues dans la mesure du possible et si on prend soin d’eux avec gentillesse et compréhension.
Autres considérations Les tout-petits comprennent souvent beaucoup mieux qu’ils ne peuvent l’exprimer, d’où l’importance de leur fournir une explication simple. Par exemple : Ta sœur Catherine est morte. Son corps ne fonctionnait plus bien et ne fonctionnera plus jamais. Les petits ne se souviendront sans doute pas bien de la personne qui est morte, mais vous pouvez entretenir un lien à mesure qu’ils grandissent. Vous pourriez par exemple :
  • leur raconter des anecdotes à propos de cette personne; leur montrer des photos ou des vidéos;
  • leur décrire la relation dont ils sont incapables de se souvenir. Par exemple : Savais-tu que grand-papa adorait faire du pain? Tu as le même sourire que ta mère. Ta sœur adorait te chatouiller les orteils quand tu étais bébé.
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De 2 à 4 ans

Conception de la mort L’enfant reste sensible aux changements dans son entourage proche, ses habitudes et son environnement. Il commence à comprendre ce qu’est la mort, mais ne réalise souvent pas qu’elle est permanente et que tout le monde mourra un jour.
Réactions typiques L’enfant fait des crises de colère, pose sans cesse les mêmes questions, se colle à vous, régresse (réclame une suce, par exemple), pleure, manifeste de l’anxiété, ne dort plus ou ne mange plus comme avant, parle du décès à tout le monde.
Façons d’aider Réconfortez l’enfant, donnez-lui des marques physiques d’affection, répondez franchement à ses questions, avec des mots simples (p. ex. Tante Nicole est morte plutôt que Tante Nicole est disparue).
Autres considérations L’enfant commence à ressentir et à découvrir d’autres émotions (au-delà de la colère, de la joie et de la tristesse). Ses parents peuvent lui donner de l’accompagnement et du réconfort. L’enfant peut comprendre ce qui se passe quand on lui parle de la maladie et de la mort en termes simples, francs et concrets. Par exemple : Maman a une maladie qui s’appelle cancer. Papa est mort. Ça veut dire que son corps a cessé de fonctionner et qu’il ne fonctionnera plus jamais. Les enfants ont besoin qu’on leur répète souvent ces informations nouvelles pour bien les comprendre. Les enfants découvrent le monde qui les entoure à travers les événements du quotidien et les histoires qu’on leur raconte. Ils se tournent parfois vers le jeu pour se faire à l’idée.
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De 5 à 8 ans

Conception de la mort Certains enfants comprennent que la mort est permanente, mais d’autres n’ont pas encore assimilé certaines notions abstraites comme l’espace et le temps, ou des concepts comme « pour toujours ». C’est pourquoi certains enfants pensent malgré tout que la mort est réversible.
Réactions typiques L’enfant ne dort plus et ne mange plus comme avant; il fait des cauchemars, pose sans cesse les mêmes questions, se sent responsable du décès (mon frère est mort parce que j’étais fâchée contre lui), craint d’être abandonné, a besoin de bouger pour gérer sa charge émotive. Il éprouve de la colère envers ses proches.
Façons d’aider Expliquez honnêtement la situation avec des mots simples (p. ex. il est mort plutôt que il est disparu). Donnez à l’enfant des occasions de bouger. Encouragez-le à poser des questions et laissez-le explorer la mort à travers le jeu. Aidez-le à apprendre comment répondre à des questions comme Pourquoi ta mère ne vient jamais te chercher?
Autres considérations • À cet âge, l’enfant a besoin de se faire expliquer comment il se fait qu’une personne meurt. • Il faut lui réexpliquer souvent pour qu’il comprenne que tous les êtres vivants finissent par mourir et que l’on ne peut rien y changer. • Cela peut être terrorisant pour un enfant lorsqu’il commence à comprendre que tout le monde finit par mourir et que la vie est fragile.
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De 8 à 12 ans 

Conception de la mort La plupart des enfants comprennent que la mort est irréversible et que personne n’y échappera. Ils ont tendance à se demander comment la mort affectera autant leur vie quotidienne et leur avenir.
Réactions typiques L’enfant peut éprouver de la culpabilité et se sentir responsable du décès d’une quelconque façon. Il a l’impression que le monde n’est plus sûr, s’inquiète de la sécurité et du bien-être des autres et a du mal à se concentrer à l’école.
Façons d’aider Encouragez l’enfant à poser des questions. Si possible, offrez-lui des choix, par exemple : Quand veux-tu aller chez oncle Benoît? Vendredi après l’école ou samedi après-midi? Négociez des accommodements avec ses enseignants pour les devoirs. Offrez-lui moyens physiques de libérer sa charge émotive. Aidez-le à trouver les mots pour répondre à des questions comme Comment ton père est-il mort?
Autres considérations • À cet âge, les amis gagnent en importance. Beaucoup d’enfants ont la désagréable impression d’être « différents » après un décès dans leur famille immédiate. • Demandez à votre enfant comment il souhaite que la nouvelle soit communiquée à sa classe. • Passez du temps avec lui pour lui donner la possibilité d’exprimer ses pensées, ses sentiments et ses inquiétudes, mais ne le forcez pas à le faire.
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De 13 à 18 ans

Conception de la mort Les adolescents comprennent que la mort fait partie de la vie et qu’elle est irréversible.
Réactions typiques Les adolescents s’interrogent sur le sens de la vie. Certains préfèrent chercher du réconfort en dehors du foyer (auprès de leurs camarades, de conseillers ou d’autres adolescents en deuil). Ils ont parfois du mal à se concentrer à l’école. Certains dormiront davantage, tandis que d’autres auront du mal à dormir. Certains seront submergés par leurs émotions, mais d’autres les éviteront en s’occupant à toutes sortes de choses.
Façons d’aider Écoutez votre ado. Essayez de ne pas lui donner de conseils à moins qu’il vous en demande. Laissez-le exprimer ses sentiments, mais n’essayez pas de les « guérir ». Aidez-le à trouver des personnes ou des organismes qui peuvent l’aider.
Autres considérations • Une étape importante du développement d’un adolescent est l’affranchissement de l’autorité parentale. • L’adolescent peut être tiraillé entre sa volonté d’indépendance et l’envie d’être comme ses frères et sœurs plus jeunes, qui n’hésitent pas à rechercher l’affection et à parler de leurs sentiments avec la famille. • Ses amis sont généralement sa principale source de réconfort et de soutien, bien qu’ils ne sachent pas toujours comment réconforter un camarade en deuil. • Les groupes de deuil pour les jeunes sont souvent très utiles chez ce groupe d’âge.
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Pour en savoir plus, consultez le Module 3 : Comment accompagner un enfant endeuillé